Au départ il y a ce trait infini, avec un principe de cheminement. Il se retourne sur lui même à intervalle plus ou moins régulier et se referme. Des formes apparaissent sorties de notre imagination, des éléments, des objets, des êtres se présentent à nous, souvent très organiques.
Une infime variation, une forme simple que l'on ajoute au trait, et la forme change, laissant voir autre chose. Il y a dans ce trait quelque chose de mystérieux que je n'explique pas, comme étant à la source de toute forme. En fonction de sa longueur, ce trait qui structure la toile devient un personnage, une algue, un idéogramme, une lettre ou un cercle. Ce que nous voyons tous dans ces toiles sont des éléments qui apparaissent à posteriori.
Il n'y a aucune volonté de les créer. Ils sont la conséquence de l'organisation du trait. Les algues présentes dans la mer sont le résultat d'une organisation de particules, de cellules. Celles que l'on peut retrouver dans mes tableaux sont le résultat de la structure théorique du trait. Je vois dans ce trait, organisé et structurant, comme un écho de la structure de la matière composée de cordes vibrantes. Le trait structure la toile comme les particules élémentaires structurent l'espace-temps.
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