Je travaille l'huile au couteau sur des supports variés: souvent des chassis de lin, mais aussi des plaques de bois ou des toiles de coton auxquelles j'ajoute des éléments divers: sable, gaze, enduits ou médium mélangé à l'huile pour donner un peu d'épaisseur, pour faciliter le séchage et pour assouplir la peinture.

Les teintes que j'utilise le plus souvent sont des couleurs dites « chaudes » (jaunes, oranges, ocres, bruns,...) réhaussées d'un peu de rouge dans chaque toile, et tempérées par des tons plus frais (bleu ou vert).

Ceci n'étant pas forcément une règle immuable, car en fonction des thèmes abordés, il peut y avoir une unité de couleurs autres que celles employées fréquemment.

Le dessin n'est qu'accessoire dans ma démarche. Ce qui m'importe, c'est de présenter un travail globalement suggestif, agréable à mon oeil, donc accessible à d'autres regards, pouvant déclencher immédiatement un attrait ou une émotion, soit par les couleurs, soit par la répartition des pleins et des vides, des ombres et des lumières, avec, si le regard se fait plus persistant, un détail plus figuratif qui rappelle une réalité déformée.

Je pense que l'oeuvre est élaborée à partir de sensations, de souvenirs, de rappels émotionnels que le mental fait traduire à l'outil mais qui peuvent aussi être la part du hasard ou de l'inconscient quand le tableau est en cours d'exécution.

Tant que la toile n'est pas terminée, elle peut être modifiée, revue, améliorée, parfois même bouleversée, le plus difficile pour moi étant de prendre la décision de ne plus y toucher.