L'art de vivre à la française
L’orfèvrerie a toujours revêtu un caractère élitiste. Bien sûr, c’est d’abord la valeur des matières premières utilisées et leur rareté qui lui confèrent ce trait. Elle a d’ailleurs été réservée tout d’abord aux rois et à l’Eglise. Le Patron des Orfèvres, Saint- Eloi, appartenait ainsi lui-même au pouvoir spirituel et temporel : n’était-il pas à la fois évêque et orfèvre, contrôleur des mines et métaux, grand argentier puis trésorier de Dagobert ? Puis à partir du XIIIème siècle, elle s’est peu à peu répandue parmi la noblesse non princière ; et au fil du temps s’est diffusée parmi les classes aisées, pour devenir un symbole de goût et de bonnes manières.
Ainsi, en retraçant l’histoire des pièces d’orfèvrerie au fil des siècles, on assiste non seulement à un extraordinaire foisonnement de créations, mais aussi et surtout à l’émergence et la perpétuation des arts de la table. Réservée aux tables des privilégiés pendant des siècles, soumise aux évolutions de la gastronomie, des modes et des coutumes, l’orfèvrerie est peu à peu devenue indissociable d’un certain art de vivre à la française, tradition qu’Ercuis contribue à perpétuer, tout en restant partenaire des innovations des mondes croisés des arts décoratifs et de la gastronomie.
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